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Les Waterloos forment une dynastie bruxelloise d'orfèvres et
de graveurs de sceaux ou de médailles qui, au cours de trois
générations, ont été, dans leur
spécialité, les plus remarquables des Pays-Bas
méridionaux au XVIIe siècle, en attendant d'être
supplantés par une autre dynastie célèbre, celle
des Roettiers, dont les membres réussiront à s'imposer
non seulement à Anvers et à Bruxelles mais même
à Londres et à Paris.
Il était courant, sous l'Ancien Régime, que les
artisans se succèdent de père en fils. Dans le
système corporatif de l'époque, la mise au travail des
enfants dans l'atelier paternel renforçait la
main-d'uvre, le nombre d'apprentis extra-familiaux étant
rigoureusement limité par la réglementation des corps
de métier.
Le chef de la dynastie, Sybrecht l'Ancien ( 1624), entre dans
l'histoire en août 1600 quand son oncle, l'illustre sculpteur
et médailleur Jacques Jonghelinck (1530-1606), lui cède
son office de graveur de sceaux des Archiducs. Le neveu secondait
depuis un certain temps déjà son vieil oncle dont la
vue baissait. Il sera d'ailleurs l'auteur de quelques-uns des sceaux
les plus remarquables de l'époque et, sans doute
également, de la célèbre médaille des
funérailles de l'archiduc Albert. En outre, contrôleur
des ouvrages d'or et d'argent en Flandre et au Brabant ainsi que
graveur en taille douce.
Trois de ses fils allaient suivre la même voie.
L'aîné, Denis l'Ancien (1593-1647), laissa plusieurs
médailles d'un style minutieux, non dépourvu de
sécheresse. Le second, Sybrecht le Puîné
(1596-1684), hérita de la charge de contrôleur pour le
Brabant des ouvrages d'or et d'argent et les comptes de
l'époque nous révèlent qu'il coula des
médailles modelées par son frère Adrien. Il fut
aussi orfèvre et certains ont voulu voir dans ce vieux
garçon très discret le vrai chef de l'atelier familial
à la seconde génération.
Le plus doué des fils du premier Sybrecht fut
incontestablement Adrien Waterloos (1598-1681). Son père lui
avait cédé, plutôt qu'aux aînés, sa
charge de graveur ordi-naire des sceaux du Roi d'Espagne (1624). La
protection du président du Conseil privé Pierre Roose
lui valut, en outre, une place de maître général
des monnaies (1661). Médailleur de talent, pouvant rivaliser
avec les plus grands maîtres de l'époque, il nous a
laissé une galerie de portraits de tous les dirigeants de son
temps. Il avait fourni également le modèle des
souverains et ducatons d'or, frappés à
l'avènement du jeune roi Charles II (1666), ainsi que de
plusieurs jetons d'inauguration ou destinés au Conseil des
Finances.
Vers la cinquantaine, craignant la cécité, il avait, un
peu prématurément, cédé sa charge de
graveur ordinaire des sceaux à son neveu Denis le Jeune
(1628-1715), fils de Denis l'Ancien, qu'il avait formé. Ce
neveu s'imposera, lui aussi, comme maître général
des monnaies et comme médailleur dont la production ressemble
à s'y méprendre, n'était le monogramme, à
celle de son oncle. Mais il venait à une mau-vaise
époque : les dernières années du XVIIe et les
premières du XVIIIe siècle furent, pour nos
régions, une période de calamités où les
pouvoirs publics se sont trouvés particulièrement
dépourvus de moyens.
Depuis les notices d'Alexandre Pinchart, datant du milieu du XIXe
siècle, et quelques études fragmentaires sur les
médailles et les sceaux des Waterloos dues à M. et Mme
Victor Tourneur, aucune étude d'ensemble n'a été
publiée au sujet de ces médailleurs bruxellois d'un
grand intérêt. Celle qui est ici présentée
constitue le prolongement de celles que le même auteur a
entreprises sur Jacques Jonghelinck (Numismatica
Lovaniensia , 15, Louvain-la-Neuve, 1996), et sur Jean de
Montfort (Revue belge de Numismatique et de Sigillographie,
142, 1996).
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The Waterloos are a Brussels' dynasty of
silversmiths, medal and seal engravers, who in the course of three
generations, were the most remarkable in their field of Southern Low
Countries during the XVIIth century until the were supplanted by
another dynasty, that of the Roettiers, whose members will succeed in
taking over not only in Antwerp and Brussels, but even in London and
Paris.
It was usual, in the Old Regime, that craftsmen could succeed each
other from father to son. In the corporative system of that time,
setting the children to work in their father's workshop increased the
member of workers without affecting the regulation regarding the
number of apprentices allowed.
The head of the dynasty, Sybrecht Senior (1624), makes his entry into
history in August 1600 when his uncle, the well-known sculptor and
medallist Jacques Jonghelinck (1530-1606), transmitted to him his
charge of seal engraver of the Archdukes. For a while the nephew used
to help his uncle whose sight was becoming short. He is, moreover,
the author of some of the best seals of that time and probably of the
praised medal for the funeral of Archduke Albert. He was also a
controller of the works of gold and silver in Flanders and Brabant
and an engraver of copper-plates.
Three of his sons will follow the same road. The oldest, Denis Senior
(1593-1647), made several medals in a careful and somewhat dry
manner.
The second, Sybrecht the Younger (1596-1684), inherited the charge of
Controller for Brabant of the works of gold and silver, and the
accounts of that time show that he cast medals modelled by his
brother Adrien. He was also a silversmith, and some were of the
opinion that this discrete old bachelor was in fact the real head of
the family workshop at the second generation.
The most gifted of Sybrecht Senior's sons was undoubtedly Adrien
Waterloos (1598-1681). His father ceded to him, rather than to his
eldest son, his charge of ordinary seal engraver of the king of Spain
(1624). Under the protection of Peter Roose, President of the Privy
Council, he was also given the office of General Mintmaster (1661).
Gifted medallist, rival to the greatest masters of the time, he left
us a portrait gallery of all the contemporary heading people. He also
gave the models for the golden sovereigns and ducatons struck on the
accession of the young king Charles II (1666) as well as several
jetons designed for inauguration ceremonies or reserved for the
Council of Finance.
Around fifty, fearing blindness, he ceded, somewhat prematurely, his
office of ordinary seal engraver to his nephew Denis the Younger
(1628-1715), son of Denis Senior who had trained him. This nephew
will impose himself, too, as well as General Mintmaster as medallist
whose production looks almost similar to that of his uncle, all but
the monogram. But he came at a bad moment : the last years of the
XVIIth century and the first of the XVIIIth were, for the Southern
Low Countries, a period of calamities wherein the authorities were
completely deprived of means.
Since the studies of Alexandre Pinchart in the middle of the XIXth
century and some fragmentary research about the medals and the seals
of the Waterloos made by Mr and Mrs Victor Tourneur, no global
monography has been published so far about those Brussels' medallists
of outstanding merit. The one here presented constitutes the follow
up to those that the same author undertook about Jacques Jonghelinck
(Numismatica Lovaniensia, 15, Louvain-la-Neuve, 1996) and
about Jean de Montfort (Revue belge de Numismatique et de
Sigillographie, 142, 1996).
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